vendredi, février 26, 2010

L'almanachronique du 26 février


Hello les blogos ! Meuh Coin Côt la blogose !

" Pas de shopping, du Chopin !" Je vous dis ça comme ça, j'ai entendu cette injonction ce matin sur France Inter, et je voulais vous en faire profiter.
Ploum Ploum !
A l'occasion du Salon de l'Agriculture, aujourd'hui nous parlerons des Amap. Aaaah les Amap ! A ma pogne les Amap ! Mais connaissez-vous ce qu'est une Amap ? Rassurez-vous, je ne vous prend pas pour des cons, mais en ces temps d'obscurantisme larvée, il est nécessaire parfois d'éclairer ce qui est mis en lumière. L'Amap est, littéralement, l'association pour le maintien d'une agriculture paysanne. Telle est son nom.
L'Amap est un modèle d'agriculture biologique locale dont les racines remontent dans les années soixante au Japon, où des femmes agricultrices concernées par le taux de pesticides, mais aussi concernées par la croissance de l'importation de marchandises, ont initié une relation directe, de cultiver et de consommer, avec leur groupe et un fermier local. Cet arrangement, appelé Teikei, en japonais, se traduit par "mettre le visage du fermier sur la nourriture". Mystère insondable des traductions.
La première Amap française, calquée sur le modèle des CSA de New york, a été créée le 8 avril 2001 à Aubagne. L'Amap "Aux Olivades" a distribué ainsi ses premiers paniers le 17 avril de cette même année. Voilà pour l'histoire.
Maintenant, énervons-nous ! Enfin, surtout moi ! Et je vois d'ici arriver les polémiques comme autant d'hallebardes incisives en suspend au-dessus de ma calebasse !
Car pour tout vous dire, l'Amap, au demeurant sympathique et nécessaire, et dans ce qu'elle représente à ce jour comme un effet de mode, me les gonfle considérablement. Non pas tant dans son fonctionnement, ni dans sa singulière réalité économique, mais par ce qu'elle masque insidieusement. Je m'explique.
L'Amap, malheureusement pour vous amapeurs et peuses, représente chez les béotiens bulbeux l'idée d'une agriculture biologique, a contrario de l'agriculture traditionnelle. Et c'est là son moindre mal. Or, c'est oublier quelque peu la réalité de beaucoup de paysans. Produire des paniers de légumes et de fruits est certes charmant, quoique symbolique, mais il serait déplaisant de passer outre l'infinie rudesse de l'existence de la majorité des paysans.
Ils sont très peu considérés, pour le moins pris pour de rustres cons agrestes, très souvent présentés comme de formidables coupables idéaux de notre empoisonnement quotidien, fichtrement mal payés, même sous les illusoires et nuisibles subventions, et sont de piètres retraités miséreux, et je ne parle même pas des femmes qui sont traitées comme d'antiques serfs sans oboles. On est bien loin du charmant agriculteur bio qui paniérise notre assiette, vêtu d'un pull crème en poils de chèvre angora, et qui lui, sourit frais.
Oh certes, certains paysans sont des pignoufs balourds qui rotent fort et qui s'en viennent voter, gras-dessus gras-dessous, avec bobonne-cuisinière-serpillière, puis qui s'en vont au comptoir, sans la grosse, écluser pastis et pinard tout en bavassant sur la dernière boucherie guillerette d'inutiles sangliers, trop laids pour être honnêtes. Certes, et je reprends mon souffle.
Mais doit-on pour cela oublier les vrais meurtriers, les vrais cons ? Les potentats managers de proximité, c'est nouveau ça vient de sortir, ceux de Monsanto et consorts, les dirigeants responsables mais pas coupables, du style Anna Lauvergeon, la bimbo vespasienne, les traders analphabètes, les économistes latrinaires, les politiciens thuriféraires, les notables des feuillées cathartiques et autres médiateurs des méats perdus. J'en passe et des biens pires !
Il faut toujours s'attaquer à plus fort que soi !
Bon c'est sûr, il faut être costaud !

1 commentaire:

  1. "Gras dessus, gras dessous" : on voit que tu es un admirateur de Desproges.
    Tiens et pour être dans le ton de ta chronique du jour : sache qu'à la quincaillerie générale on va vendre des paniers amap ! hi hi hi
    Je me boboïse, tu te boboïses, nous nous boboïsons...

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