lundi, février 22, 2010

L'almanachronique du 21 février

Hello les blogos ! Yen a plein la blogose mon cul !

Vous souvenez-vous ?

C'est lundi
Dans mon lit
L'est onze heures
Mal au coeur
Mal dormi
Envie de pipi

Déjeuner
Mon café
La radio
Trop c'est trop
Fait pas beau
Ouais fait pas chaud *(...)

Dans l'humble demeure où je prends chaque matin conscience de ma beauté intangible, cette chanson, sortie de nulle part, presque timidement, est venue me titiller les neurones comme un rayon de soleil d'origine organique. L'entêtement roboratif de la mélodie ingénue m'a cueilli sans crier gare. Sûrement qu'une petite case s'était ouverte, subrepticement, et que la mémoire affective se rafraîchissait les arpions.
Ah les mystères insondables de notre mémoire ! Vous aussi, j'en suis persuadé, et sans doute bien des fois, à un moment où vous ne vous attendiez à rien, une ballade obsédante s'est pointée l'air de rien afin de trinquer à la nostalgie triomphante. Et c'est d'un ingénieux lalala que l'on se plaît alors à chantonner naturellement, sans conséquence.
C'est là toute la force de ces chansons-coucou, vagabondes ritournelles, qui s'en viennent musarder à l'improviste et qui vous retournent le présent comme une crêpe.
Et ce que l'on peut aisément observer le plus souvent, c'est que ces chansons-là n'ont d'attrait que la furtivité de leur existence passagère. Elles ne font pas partie de notre inventaire musical, elles ne sont répertoriées dans aucunes listes de lecture, et on ne les cite que pour de facétieuses soirées remember où la nostalgie-camarade respire la colophane.
Oh elles ne sont pas insipides, loin de là, ni mauvaises d'ailleurs, cela serait injuste, elles ont parfois l'élégance de leur candeur sommaire, et quelquefois sont de véritables chefs-d'oeuvres injustement oubliés. Mais qui n'a pas poussé la barcarolle ou lalalaïsé sur " Qu'est-c'qui fait, qu'est-c'qu'il a, qui c'est celui-là..." de Vassilu ? Qui n'a pas roucoulé sur " Le Sud " du beau Nino ? Qui n'a pas gazouillé " A Paris, quand un amour fleurit... " de Francis Lemarque ? Et le Clopin-clopant de Pierre Dudan, le Max de Cristiani, la Laurette de Delpech, le désert de Capdevielle et toutes ces filles qu'on aime regarder sur la plage avec Coutin et consorts.
Allez un p'tit coup pour vous la mettre dans la tête, à nouveau.

L'est deux heures- ah ah ah ah !
J'suis chômeur- ah ah ah ah !
J'vais pointer- ah ah ah ah !
Près d'chez moué- ah ah ah ah !
Dans mon coeur
Ya plein d'douleur
Ouaiiiis...


* Jesse Garon. 1984

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