vendredi, janvier 29, 2010

L'almanachronique du 29 janvier


Hello les blogos ! Coin Coin la blogose !

Hier, alors que le ciel de Nantes rendait mon coeur chagrin, nous vous avons rappelé combien Chopin était sincèrement chiant pour celui qui pige que dalle au romantisme. Aujourd'hui, et à l'occasion de la mort de Salinger, nous vous proposons, chers boutonneux niais et prépubères légitimement complexées, le vrai texte de L'attrape-coeurs, qui n'était en définitive, avant la réécriture de l'éditeur, qu'un modeste et concis gribouillis médiocre dont vous allez pouvoir ressentir l'extrême platitude stylistique.
Ploum Ploum !

" Si vous avez réellement envie d'entendre cette histoire, la première chose que vous voudrez savoir c'est où je suis né, ce que fut mon enfance pourrie, et surtout que vous fermiez vos gueules !
J'avais rendez-vous avec Sally, une pute rencontrée dans Central Park. Pour faire passer l'ennui qui trouait notre rachis parmentier, nous avions plumé un canard pour nous détendre.
J'étais dans mes pensées, dans le hall d'entrée proche de la sortie, quand finalement, je vis Vieille Sally monter les escaliers, et je descendis à sa rencontre. Y a pas d'erreur, elle avait une allure terrible. Le plus drôle, et très certainement le plus con, c'est qu'il me prit l'envie de l'épouser à l'instant où je la vis. Je suis cinglé. Je ne pouvais pas dire que je l'aimais bien, et pourtant, tout d'un coup, j'eus l'impression d'être amoureux d'elle et de désirer l'épouser. Dieu me damne si je mens, je suis cinglé. Je l'avoue. Marabout de ficelle et rôti de porc !
- Holden ! dit-elle. A te voilà toi vieux cochon ! C'est merveilleux de te voir.
Elle avait une de ses voix très criardes. Du genre à te briser le scrotum. On la lui pardonnait parce qu'elle était si sacrément belle, mais ça me faisait toujours mal aux fesses.
- Je suis content de te voir, dis-je.
- Comment vas-tu couilles molles ?!
- Eh Sally, rétorquai-je !
- Quoi ? me répondit-elle. Tu n'aimes pas quand je t'appelle couilles molles ?
- J'm'en fous ! Je sais bien que tu es gavée de philosophie religieuse avec une sonde gastrique et qu'il t'arrive parfois de dépasser les limites; mais ce qui m'intéresse, c'est de savoir si ça ne t'arrive jamais d'en avoir par-dessus la tête de toutes ces sornettes ?
- Hein ?
- Cré bon Dieu ! J'en ai marre de tout !
- Ne crie pas, je t'en prie, dit Vieille Sally !
Ce qui était vraiment marrant, car je ne criais pas.
- Je déteste tout, et surtout je déteste détester ceux qui détestent la détestation de ceusses qui n'ont pas le choix de détester plus ou moins tous ceux qui détestent, à commencer par moi ! Je déteste les gens, cette ville, ces canards boiteux, ce cheval de trait, ce taille-crayon, les pantalons à Brooks, les vieilles voitures qui font pouêt pouêt, mon père, Mamère, le Massachussets et la corde à sauter !
- Je ne comprends même pas de quoi tu parles, dit vieille Sally. Tu sautes d'une...
- Tu as raison ! Sautons et baisons ! Y a pas mieux à faire ! Je t'aime...
- Tu es gentil, dit-elle.
Ce qu'elle pouvait être conne ! Quel satané dingo j'étais.
Je lui dis tout ce qui me passait par la tête.
Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manquer. "

Demain, nous verrons le style de Hugo, moins Pratt qu'il en a l'air, mais bien plus Victor qu'on se l'imagine.

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