vendredi, janvier 22, 2010

L'almanachronique du 22 janvier


Hello les blogos ! O tempora ! O mores blogosum !

Quelle conne Laure Adler !
Oui je sais, ce genre de proclamation, plutôt grossière et lapidaire, peut provoquer chez certaines féministes une irrésistible envie de me fouetter le derche avec délectation. Et puis dans notre monde où la raillerie vulgaire semble être un gage hardi d'insolence altière, ce genre de manifeste risque de passer pour un acte outrancier et crétin. Mais je m'explique.
Hier, lors de l'émission de Vincent Josse, tous les matins sur France Inter, un débat s'était engagé sur Avatar, le dernier film de James Cameron. Et à la question de Vincent Josse qui se demandait avec humour pourquoi Laure Adler n'avait pas encore vu le film avec ses deux petites filles, la chroniqueuse eut une réponse pour le moins étonnante, doux euphémisme : " Je n'aime pas qu'on m'impose la vision de ce genre de film. Je préfère aller voir un film chinois, ou japonais, ou bien un film d'art et d'essai français. Ya tellement de beaux films qu'on peut se passer d'Avatar. Soyons différents ! " Je retranscris à quelques mots près, sans la trahir, les propos de l'ex-directrice de France Culture, qui avait en son temps mis à la retraite le sieur Bertrand Jérôme, le producteur des Papous dans la tête. Grrrrr !
La réponse de Laure Adler, à la douce provocation de Vincent Josse, témoigne pour le moins d'un rare snobisme prétentieux, plus caricatural que sagace, et dont la stupidité frise l'élitisme indigent d'un intello-parisianisme larvé qui me les brise menu menu ! Certes, on peut critiquer ces fameux blockbusters dont la communication promotionnelle est plus qu'omnipotente et dominatrice, mais distinguer ce cinéma d'un cinéma plus intimiste, disons le d'art et d'essai, atteste d'une déficience cinématographique rare.
Car comment oublier, chère Laure, et dans le désordre, la descente effrénée de l'escalier dans Le cuirassé Potemkine ou la procession du peuple dans Ivan le terrible du même Eisenstein, la grâce d'un Gene Kelly dans Chantons sous la pluie, la scène d'ouverture de La soif du mal d'Orson Welles et celle si austère et hypnotique de Sergio Leone dans Il était une fois l'Ouest ! Comment négliger, ma très chère Adler, l'irrésistible et burlesque course du Mécano de la Générale de Buster Keaton, les pas de danse de Peter Sellers dans The party, la symphonie farfelue de Charlie Chaplin dans Le dictateur, le King Kong de 1933, le 2001: l'Odyssée de l'espace de Kubrick, l'Apocalypse Now de Coppola, Mon oncle de Tati, Les enchaînés d'Hitchcock, j'en passe et des meilleurs ! La liste est longue et sans fin.
Ma très chère Laure Adler, pardonnez-moi cette introduction triviale, néanmoins je vous apprécie comme une amie et c'est pourquoi je suis virulent, mais contentez-vous d'analyser le théâtre et n'énoncez que votre plaisir de critique sans franchir les limites indécentes d'un jugement péremptoire, et pour tout dire inepte.
Le regretté Éric Rohmer, à peine inhumé, doit déjà se retourner dans sa tombe.

2 commentaires:

  1. Je ne suis pas d'accord avec toi Manu... on n'est pas obligé de se ruer dans les salles ! Snob peut être je suis, mais je n'ai délibérément pas été voir Avatar. Cela ne m'a pas empêché d'aller m'installer dans les salles obscures pour me délecter d'autres oeuvres... plus modestes. James Cameron a bien moins besoin de mon regard et de mon argent que bien d'autres.

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  2. Peut-être aurait-elle pu, en tant que journaliste, choisir d'autres mots moins péremptoires...et expliquer son pourquoi à elle ?
    Moi aussi, gavée de propagande à tout va, je n'ai pas choisi Avatar comme écran...

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