mardi, mars 23, 2010

L'almanachronique du 23 mars

Hello les blogos ! Hein la blogose ?

Les entendez-vous ? Entendez-vous la cohorte bruissante des annélides qui moulent ? Du verbe moudre, qui donne à la première personne du présent du subjonctif : que je moule, célèbre chanson de Johnny Hallyday de 1969. " Queeeee je moule, que je moule, que je moule !" Ploum Ploum Tagada Tsoin Tsoin ! Les entendez-vous mugir ces lombrics lubriques qui lubrifient une terre jusqu'ici ferme ? Entendez-vous tous ces bruits assourdissants qui meuvent ça et là, aux quatre coins d'une nature en pleine ébullition ? Meuvent, du verbe mouvoir, qui donne à la première personne du passé simple : je mus, classique contrariété d'une adolescence purulente et grasse. Alors ? Entendez-vous ? Oyez-vous le printemps qui meut ? Mazette ! Vous n'entendez rien ? C'est pourtant retentissant ! C'est un festival de fureur pour celui qui sait ouïr ! Une exaltation impétueuse ! Une renaissance frénétique ! Penchez-vous ! Écoutez ! Mais écoutez donc !
Écoutez ce cortège de mandibules qui mastiquent à qui mieux mieux les écorces charnues. Écoutez tous ces charançons, ces cossus gâte-bois, ces vrillettes molles, toutes ces zeuzères du poirier qui zinzinulent au zinc boisé. Faut vous dire Monsieur que chez ces gens-là, on ne prie pas Monsieur, on ne prie pas, on mastique ! Et les abeilles de terre, ces andrènes braillardes, et toutes ces punaises qui parasitent à tout va ! Les iules, les scolopendres et tous ces phytophages qui patientent, les mandibules acérées. Vous les entendez ? Ça y est ? Écoutez encore. Écoutez les abysses d'une terre secrète. Ces graines gorgées de vie, cette sève qui boue, ces racines qui radicellent dans les hautes solitudes des bois drus. Levez la tête ! Dressez vos oreilles ! D'autres hurlements se mêlent à ceux du vent qui frissonne et siffle. Les bourgeons turgescents et autres boutons fruitiers qui bourdonnent et bourrent ! Érigés tels des phallus avides de gnougnoutage nymphomaniaque ! Et à leurs pointes, les merles moqueurs, les mésanges, les bergeronnettes et les pies, et autres passereaux, ivres d'un printemps exubérant ! Aaaaaaaaah ! Que de bruit et de fureur ! Que de vie !
Il semblerait même que toute cette fièvre printanière annihilerait toute tentative de compréhension du bruissement exécrable de la sphère politique subséquemment aux régionales passées.
Je dis ça, je ne suis pas expert.
Mais très heureux à ce jour d'employer pour la première fois le terme subséquemment, et d'être sourd aux inutiles !

2 commentaires:

  1. Quel nom original !
    Je ne le connaissais pas celui là !

    zeuzère /Prononciation ?/ féminin (pluriel : zeuzères)
    1. (Zoologie) Papillon nocturne de la famille des cossidés, aux ailes blanches décorées de taches bleuâtres, dont la larve creuse des galeries dans le tronc de plusieurs espèces d'arbres fruitiers. Nom scientifique : Zeuzera Latreille, 1804.
    Bien à vous ^.^
    Véro

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  2. Merci Véro ... le dictionnaire était loin de moi ce matin. Vrai Manu tu donnes envie de respirer le printemps.
    Bizz Miam

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